Travail en cours, collages sur papier format A5, 2013
Il y a la poésie dans le métro parisien, placardée dans des espaces déterminés contre les parois des rames, malgré elle.
Et puis, il y a tous ces voyageurs anonymes qui le temps d’un trajet jouent avec les mots, les cherchent, afin de les faire correspondre à des cases élaborées pour ça.
Les journaux gratuits distribués dans le métro contiennent tous leur grille de mots-croisés.
Une succession de mots alignés qui en définissent un autre. Et une grille.
Que se passe t’ il si on supprime ce cadre et qu’on change ainsi les règles du jeu?
En l’absence de ce contexte quadrillé, en dehors, au delà, le joueur doit faire face à une impossibilité imprévue, car les mots deviennent introuvables, alors que tout avait été conçu dans ce seul but.
Cette juxtaposition de mots ouvre alors vers un hors-champs, un espace ouvert, dans lequel l’imagination peut s’engouffrer et vagabonder autrement. Et chacun élargit son pouvoir énigmatique.
C’est un nouveau champ des possibles détaché de ses contraintes et de ses limites.
Et la poésie intrinsèque à chaque mot y compris dans ces combinaisons, failles, intervalles et frictions, peut advenir à nouveau.